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Traitement / Circuit des instruments
Quelle est la nature exacte de la procédure obligatoire de traitement du matériel et des dispositifs médicaux avant l'envoi en réparation chez le fabricant ?
Les BPPH publiées par l’arrêté du 22.06.2001 et rendues opposables aux P.U.I. par le décret n°2000-1316 du 26 décembre 2000, précisent au chapitre 9 « Traitement et acheminement des dispositifs médicaux avant conditionnement », page 42 : « Les dispositifs médicaux en prêt, en dépôt ou adressés au fabricant ou au fournisseur pour réparation, révision ou maintenance doivent impérativement avoir subi toutes les opérations de préparation des dispositifs médicaux stériles , attestées par un document, préalablement à la réception et à la restitution ».
Par ce texte, il faut comprendre qu’avant tout envoi en réparation de dispositifs médicaux chez les fabricants, ceux-ci doivent subir au minimum après utilisation : une pré-désinfection, un nettoyage (en LD de préférence), un conditionnement et une stérilisation. Faire subir une stérilisation à la vapeur à 134°C /18 mn a pour objectif de soumettre les dispositifs médicaux à l’inactivation des agents transmissibles conventionnels et de protéger le personnel de maintenance de tout risque de contamination par un DM souillé.
Une attestation signée du pharmacien et précisant les opérations effectuées doit accompagner les dispositifs médicaux envoyés.
Révision janvier 2017
Que faire des instruments utilisés pendant le week-end ?
La stérilisation centrale étant fermée durant les week-ends, que faut-il faire pour les instruments qui sont utilisés par le bloc d’urgence pendant le week-end ? Les laisser en attente, à sec ? Les laisser tremper dans le bain de pré-désinfection ?
Il n’y a pas de texte sur ce sujet.
Il n’y a pas de réponse standard. Les situations étant différentes, les solutions sont différentes.
Le mieux serait bien évidemment de pré-désinfecter, rincer, laver (de préférence en LD), puis sécher, ce qui permet une attente du transport et de la prise en charge en stérilisation Centrale, où l’étape du lavage sera effectuée à nouveau le lundi matin. Malheureusement, les équipes opératoires de nuit ou de week-end n’ont guère envie ou la possibilité de le faire.
On peut donc proposer cette attitude à l’équipe du bloc, mais cela risque de ne pas être réalisable.
Si cela n’est pas possible, il n’y a alors pas de solution parfaite.
Il faut tenir compte de deux éléments contradictoires :
ne pas laisser se sécher les matières organiques et les antiseptiques halogénés (ex : Bétadine) sur les instruments : risque de développement d’un biofilm, fixation des protéines y compris les prions, prolifération microbienne, difficultés de nettoyage le lundi
ne pas endommager l’instrument (éviter tout risque de corrosion).
Le tableau suivant permet de choisir la solution la plus adaptée à son établissement, en évaluant les avantages et inconvénients.
Dans tous les cas : lavage en Stérilisation Centrale, sans toutefois repasser par la phase de pré-désinfection en Stérilisation centrale.
Choix de pré- traitement | Avantages | Inconvénients |
Ne rien faire | INTERDIT PAR BPPH !! | |
Pré-désinfection + rinçage manuel + séchage |
– traitement immédiat – instruments secs en attente- moindre corrosion (CETIM) |
– comment sécher ? – air (pistolet) – tissu – étuve – Risque de fixation protéique +++ >> Non recommandé |
Pré-désinfection + rinçage manuel (instruments humides) |
– pas de séchage de souillures | – humidité peut entraîner un risque de corrosion |
Pré-désinfection + laisser tremper dans DD |
– pas de séchage de souillures | – DD corrosif ? – présence de chlore et chlorures dans l’eau (corrosion) – stockage des bacs pleins – incompatible avec externalisation |
Pré-désinfection + rinçage manuel + trempage dans eau du robinet |
– pas de séchage de souillures | – présence de chlore et chlorures dans l’eau du réseau (corrosion) – stockage des bacs pleins – incompatible avec externalisation |
Pré-désinfection + rinçage manuel + trempage dans eau déminéralisée ou eau versable |
– pas de séchage de souillures | – disponibilité eau déminéralisée au bloc ? – coût et disponibilité de l’eau versable – stockage des bacs pleins – incompatible avec externalisation |
Laveur-Désinfecteur dans le bloc | – traitement immédiat et efficace – traitement reproductible – « économie de la pré-désinfection » |
– tri nécessaire des instruments non immergeables – coût d’achat et de maintenance- n’évite pas un lavage à la stérilisation |
Laveur désinfecteur dans la stérilisation centrale (par personnel du bloc) |
– traitement immédiat (?) | – intervention d’un personnel extérieur : problème de responsabilité – refaire lavage le lundi (problème de responsabilité) |
Révision janvier 2017
Comment traiter les instruments à la sortie du bloc opératoire ? Pré-désinfection ? Laveur-désinfecteur ? Transport des instruments secs ou humides ?
Plusieurs solutions sont envisageables, selon la présence ou non d’un laveur-désinfecteur au bloc :
ALTERNATIVES | BLOC OPÉRATOIRE | TRANSPORT | STÉRILISATION CENTRALE |
PRÉ-DÉSINFECTION | Pré-désinfection, puis rinçage. Pas de séchage Pré-désinfection + rinçage puis lavage manuel + rinçage + séchage |
Instruments encore humides, dans un bac fermé Délai de transport : court, sans pouvoir fixer de limites, pour limiter les risques de recontamination et de corrosion.Instruments secs et pré-nettoyés |
Lavage dans un laveur-désinfecteur
Lavage dans un laveur-désinfecteur |
LAVEUR-DÉSINFECTEUR SANS PRÉ-DÉSINFECTION | Instruments mis directement dans un laveur-désinfecteur, si : – laveur-désinfecteur qualifié – pas de délai (1h maxi environ) après utilisation des instruments – pas de risque de transmission d’ESST. Dans ce cas, l’étape de la pré-désinfection est inutile. Les instruments sont secs à la sortie de la machine. Ils peuvent rester ainsi la nuit ou le week-end. Il est à noter, cependant, que l’étape de pré-désinfection avec brossage puis rinçage avant le traitement en machine reste une nécessité pour certaines spécialités, notamment l’orthopédie (alésoirs, par exemple) |
Instruments secs, dans un bac fermé | Lavage dans un laveur-désinfecteur |
Révision janvier 2017
Quel circuit doivent suivre les dispositifs médicaux réutilisables (DMR) stériles périmés ?
Les Bonnes Pratiques de Pharmacie Hospitalière (BPPH, chapitre 9.2) précisent que « Le nettoyage concerne les conteneurs et les plateaux réutilisables, les dispositifs médicaux dès lors qu’ils ont été déconditionnés, qu’ils aient été utilisés ou non,… ». Les BPPH n’indiquent pas de prescription particulière pour les articles périmés.
La notion de péremption revient à considérer que la probabilité de conservation de l’état stérile (maintien du Niveau d’Assurance de Stérilité en dessous de 10-6) n’est plus assurée, au regard des conditions de péremption qui ont été définies par le Pharmacien responsable (critères liés aux conditions de stockage, de manutention, de distribution, de transport (1)).
Les dispositifs médicaux stérilisés qui arrivent à péremption ne peuvent pas être considérés comme des DMR souillés. Par conséquent, ils ne subissent pas l’étape de pré-désinfection et à priori ne seront pas mélangés aux autres DM souillés.
Cependant, le processus de stérilisation intègre toutes les étapes depuis le lavage jusqu’à la stérilisation. Le respect de ces étapes est encadré par un système de management qualité. Lorsque les DM périmés ne respectent pas l’intégralité du processus de retraitement, il est important de ne pas les faire transiter par la zone de lavage, mais de les transférer par un circuit propre directement en zone de conditionnement, avec des conditions de transport les mettant à l’abri de toute contamination. L’emballage de protection devra nécessairement être éliminé avant l’entrée en zone de conditionnement. Ils seront alors conditionnés avec un nouvel emballage avant de les soumettre au procédé de stérilisation. Souvent, la nécessité de nettoyage du contenant (conteneur) avant l’entrée en zone de conditionnement justifie une prise en charge complète de l’ensemble du matériel.
Références :
1- Bonnes Pratiques de Pharmacie Hospitalière – Ligne directrice particulière n° 1 « Préparation des dispositifs médicaux stériles ». Ministère de l’Emploi et de la Solidarité – Ministère délégué à la Santé / D.H.O.S., juin 2001
2- CCM / GPEM/SL: Stérilisateurs à la vapeur d’eau pour charges à protection perméable-Guide et documents types annexe: « Bonnes Pratiques de Stérilisation »- JO n° 5708, 1993.
Révision janvier 2017